La protection sociale universelle et les communs sociaux en dix points

  1. Combattre la pauvreté infantile, promouvoir la santé et une éducation de qualité, garantir le droit du travail ainsi que tous les autres droits économiques et sociaux : tout cela n’est pas possible sans système complet de protection sociale. Il est évident que la pauvreté ou le chômage peuvent avoir des conséquences considérables sur la santé physique et psychique des individus. Bref, tous les droits économiques et sociaux sont liés entre eux.

 

  1. Il est tout aussi claire que la promotion des soins de santé et de la protection sociale n’a pas de sens sans la promotion d’autres droits, notamment environnementaux: le droit à l’eau ou la terre pour les paysans, une nourriture sans produits toxiques, etc.

 

  1. Tous ces droits forment un ensemble qui doit permettre de penser un changement systémique, car une nourriture saine ou un environnement qui ne nuit pas à la santé ne sont pas possibles dans le cadre du système économique dominant.

 

  1. Depuis peu, plusieurs initiatives ont été prises au niveau mondial, telle que la recommandation de l’OIT pour des socles de protection sociale, ou encore les objectifs du développement durable des Nations Unies. Même si ces initiatives sont assez limitées, si elles étaient réellement réalisées cela constituerait un progrès considérable pour la population. Par conséquent, elles méritent d’être supportées.

 

  1. Néanmoins, il est également important de savoir qu’au niveau mondial, les grands principes de la protection sociale et de la lutte contre la pauvreté et contre les inégalités sont fixés par les institutions financières, telle la Banque mondiale et le FMI. Une analyse de leurs projets montre qu’un nouveau paradigme social est en train de se mettre en place. Il se distingue du passé par le fait que la protection sociale est aujourd’hui entièrement au service de l’économie et du marché, qu’elle continue d’être basée sur la dérégulation des marchés du travail et la privatisation des services publics. Quant à l’universalisme, il est accepté officiellement mais tarde d’être adopté dans la pratique. La Banque mondiale continue de prôner une approche focalisée sur les pauvres.

 

  1. C’est pourquoi il est important de ne pas se limiter à la défense des initiatives existantes, mais de proposer de notre part une alternative progressiste qui doit nous permettre de prendre en compte les nouveaux besoins du 21ème siècle (précarisation, robotisation…) ainsi que le changement climatique.

 

  1. La prise en compte de la transversalité – la mise en rapport des droits sociaux et économiques, des droits environnementaux, des besoins d’émancipation etc. – mène à une re-conceptualisation de la protection sociale en termes de commun. Les ‘communs sociaux’ impliquent en tout premier lieu une démocratisation afin que les droits soient adaptés aux besoins concrets de la population, une implication des mouvements sociaux à côté de l’Etat dans la mise en œuvre des politiques sociales et une prise en compte des autres secteurs (environnement, économie…) dans la définition des droits.

 

 

 

  1. C’est dans ce sens que nous avons rédigé une Charte Globale pour les Droits à  la Protection Sociale. Celle-ci va nettement plus loin que les initiatives internationales susmentionnées et devrait permettre de contribuer à une transformation sociale tout en poursuivant la justice sociale dans un sens aussi large que possible.

 

  1. L’objectif formulé de cette charte : « notre objectif principal est de promouvoir une nouvelle philosophie de la protection sociale, au-delà des droits traditionnels, englobant les besoins environnementaux et réduisant l’écart inacceptable entre la production et la reproduction. Dans notre perspective, la protection sociale est un commun qui émerge des actions démocratiques et participatives des citoyens qui ont des revendications à l’égard des autorités publiques. La protection sociale n’est pas un mécanisme de correction du système économique dominant mais elle doit être transformatrice, ce qui veut dire qu’elle doit contribuer à un meilleur système de production et à la soutenabilité de la vie. Nous voyons la protection sociale comme un effort démocratique et collectif pour donner à tous et à toutes une vie en dignité. Cette Charte n’est pas un texte avec des revendications, mais un texte de principes.»

 

  1. Dans ce contexte, nous vous proposons de donner votre appui à cette initiative qui, en ce moment, en reste au stade du projet, et qui sera formellement adoptée, très probablement, à l’occasion du Forum des peuples Asie-Europe, fin 2018.

 

Ayant pris connaissance du projet de Charte globale pour les droits à la protection sociale, je donne mon accord à cette initiative. Cet accord ne concerne pas les différents points détaillés des vingt principes – à adopter dans le contexte national ou local en fonction des besoins des populations – mais à la démarche de travailler à des communs sociaux, de façon démocratique et participative, afin de contribuer à la justice sociale et à la transformation sociale.

 

Nom :                                                        Organisation :                                                     e-mail :

                                                                                                                                                                                                         

 

 

 

 

www.globalsocialprotectioncharter.eu

www.socialcommons.eu

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